Introduction
Nous ne nous attendions pas à un tel engouement suite au partage de la situation de François, que vous
pouvez trouver dans le texte ci dessous, merci 🙏
Malheureusement, depuis ce post, vous nous écrivez pour nous raconter les mêmes vies brisées, les mêmes
rapports de force perdus que ce soit vos mères, vos pères, vos frères ou vos sœurs.
Ce cas de François, il est loin d’être isolé, il est au contraire extrêmement banal en ce moment en
France.
Et on a envie que cet afflux d’attention, que ce soit de journalistes ou d’ avocat.e.s, il puisse
bénéficier à d’autres. Parce qu’il n’y a rien d écrit dans le fait de ne même pas pouvoir faire valoir
ses droits, et que rien ne dit que collectivement on ne puisse pas faire bouger les lignes.
Alors on a un bricolé un site, on vous promet pas le grand soir, mais que celles et ceux qui en
aient l’envie partage leurs histoires auprès de médias. Ou que l’on puisse donner un coup de pouce à
celles et ceux qui ont vécu des situations similaires et souhaitent se tourner vers un avocat.e.
Faisons entendre ces vies
auprès des journalistes, médias !
Si vous avez vécu une situation similaire (taux de retraite, invalidité, etc.) et
vous souhaitez
rendre
visible
votre
témoignage :
Ecrivez-nous.
Nous nous chargeons de transmettre votre témoignage aux médias qui nous contactent.
Vous souhaitez témoigner ?
Écrivez nous
Vous êtes vous-même
victimes d’une injustice ?
Vous souhaitez faire valoir vos droits et cherchez des voies de recours ?
Rassemblons-nous.
N’hésitez pas à nous écrire pour nous présenter votre cas et nous ferons le maximum pour
soumettre ce
dernierà
des
juristes, avocat.e.s.
Vous vivez la même chose ?
Faire valoir mes droits
Vous n’avez pas suivi l’histoire ?
Voici la publication initiale de Samuel le 30 octobre 2024 à propos de son père,
François.
Hier j’ai vu pleurer mon père dans la cuisine, un papier à la main.
Ce papier, c’est la réponse à sa demande d indemnisation à une assurance privée pour laquelle il a
cotisé,
parce
qu’il est considéré comme invalide à plus de 35%. Il faut savoir que mon père est paysan, qu’il fait
parti
de
celles
et ceux qui triment en silence pour nous nourrir.
35% c’est juste un chiffre, alors je vais vous décrire ce que ça veut dire en vrai : c’est des mains
flinguées
par
l’arthrose, tu peux plus les plier, c’est un genou avec une prothèse, tu peux plus grimper des escaliers
normalement, c’est une épaule qui se répare d’une rupture des ligaments, tu peux plus l’utiliser pour
porter
des
charges lourdes.
Mon père demande pas l’aumône, par contre ce matin je l’ai vu pleurer de rage et d humiliation. Sa
première
réaction
à cette lettre ça a été de fondre en larme, parce que c’est une condamnation à continuer à travailler, à
continuer à
foutre en l’air sa santé, c’est une condamnation à mort.
Moi j’ai du prendre mon père dans mes bras pour lui dire que ça allait aller, mon père qui a 60 ans, et
qui
m’a
dit
« ça donne envie de se flinguer ».
Au fait je vous ai pas donne le prix, la somme de ses 45 dernières années à trimer dans les champs, c’est
380€
par
mois qu’on lui propose pour ne plus exercer son travail. C’est le prix pour avoir passé plus de 40 ans à
nourrir
des
gens, à être ces premiers de cordés dont on nous parle tant quand le monde est à l arrêt, et qui
disparaissent
tout
aussi rapidement quand il se remet en route. Et que chaque réformes néolibérales de ces 50 dernières
années,
viennent détruire, sans cesse.
Je mets au défi quiconque de venir travailler dans un champs à 60 ans,
avec de l’arthrose dans les mains,
un
genou
flingué.
Et on sait bien que ce qui vient de se passer là chez nous, dans l intimité de notre petite cuisine, ça
se
passe
en
vrai, en ce moment, chez des ouvrier.e.s, des paysan.e.s, des infirmier.e.s, des personnes qui déplacent
des
choses
lourdes, pour qui leurs corps est souvent leurs seuls bien.
Honte à vous Groupe Crédit Agricole et l’assurance PREDICA, on va pas se gêner de vous nommer. Une
structure
qui
était « la banque des paysans » et qui clairement se retourne contre eux depuis tant d’années.
Bravo,
continuez à faire parti de cette clique qui font crever celles et ceux qui nous nourrissent.
De notre côté on va bien sûr se battre et je prends tous les contacts d’avocat.e.s qui pourraient nous
aider.
Samuel Chabré